ALLOCUTION
DE SON EXCELLENCE MONSIEUR TAIB FASSI FIHRI, MINISTRE DÉLÉGUÉ AUX
AFFAIRES ETRANGÈRES ET À LA COOPÉRATION DU ROYAUME
DU MAROC, À LA CÉRÉMONIE DE PASSATION DE LA PRÉSIDENCE
DU GROUPE DES 77 ET LA CHINE POUR L'ANNÉE 2004 (New York, le
16 janvier 2004) |
Monsieur
le Secrétaire Général, Je suis très honoré de m’adresser à vous au terme du mandat de la présidence que le Groupe des 77 et la Chine a bien voulu confier à mon pays au titre de l’année 2003. En cette heureuse occasion, permettez-moi d’exprimer, au nom du Royaume du Maroc, mes vifs remerciements à tous ceux qui ont aidé la présidence à remplir dans de bonnes conditions la mission qui lui a été assignée. Tout d’abord j’adresse mes chaleureux remerciements à Monsieur le Secrétaire Général Kofi Annan pour toutes les bonnes actions et les efforts louables qu’il continue de mener sans relâche et avec détermination, depuis sa désignation à la tête de l’Organisation des Nations Unies, en faveur de la cause du développement et du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le Groupe des 77 et la Chine lui est reconnaissant pour les marques de sympathie et de soutien qu’il a toujours manifestées à l’égard des préoccupations de notre Groupe et de ses revendications légitimes en matière de développement économique et social. Je saisis également cette opportunité pour exprimer, au nom du Groupe des 77 et la Chine, ma sincère reconnaissance à Monsieur Mark Malloch Brown, Administrateur du PNUD, pour la permanente disponibilité de son institution à accompagner les efforts des pays du Sud pour un avenir meilleur.
Dès son élection à la présidence du groupe des 77 et la Chine, mon pays n’a ménagé aucun effort à poursuivre les efforts visant à défendre les intérêts de notre Groupe et à sensibiliser la communauté internationale à ses préoccupations majeures et aux aspirations de ses membres à l’épanouissement et au développement. Comme vous l’avez constaté, mon pays a assumé la présidence du Groupe des 77 et la Chine à un moment crucial où face aux défis de la mondialisation, notre Groupe s’est fixé comme première priorité la traduction dans les faits des engagements pris par la communauté internationale en matière de développement économique et social. A cet effet, notre Groupe avait lancé l’initiative de la mise en place d’un Comité ad hoc pour la mise en œuvre et le suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes Conférences et Sommets tenus sous l’égide des Nations Unies dans les domaines économique et social. La présidence, en concertation étroite avec les autres
membres, n’a pas manqué cette occasion pour tenter de parvenir
avec les partenaires de notre Groupe à un consensus prometteur
sur la meilleure stratégie possible susceptible de matérialiser
les engagements de la communauté internationale en faveur du développement. Avec l’adoption de cette résolution, notre Groupe a réussi à réaliser des acquis notables pour la cause du développement dont notamment : - L’organisation d’un Sommet sur le développement en l’an 2005 qui permettra à la communauté internationale de faire le bilan du degré de réalisation des objectifs de développement du Millénaire à travers une évaluation objective et sans complaisance des grandes questions qui concernent le développement telles que le commerce international et le financement du développement, - Le renforcement du rôle de l’ECOSOC et de l’Assemblée générale et l’amélioration du rôle du système des Nations Unies dans son ensemble en matière de suivi et de mise en œuvre des résultats des grandes Conférences et Sommets des Nations Unies, - L’harmonisation des politiques économiques et financières internationales dans le cadre des travaux de la réunion annuelle de haut niveau de l’ECOSOC avec les institutions de Bretton Woods et l’OMC auxquels la CNUCED est désormais associée. Excellences, Eu égard à la grande importance qu’attache notre Groupe à l’implication des Nations Unies et particulièrement l’ECOSOC dans la promotion d’une stratégie internationale en faveur du développement, la présidence s’est attelée à faire prévaloir les intérêts et les positions des pays en développement à l’égard de toutes les questions inscrites à l’ordre du jour de cet organisme notamment de sa session de fond tenue à Genève au mois de juillet 2003. Dans ce cadre, la présidence n’a pas manqué l’occasion du débat de haut niveau de cette session, pour mettre en exergue l’urgence de l’instauration d’un environnement économique international propice au développement rural et à l’éradication de la pauvreté. Nous avons rappelé avec force que la concrétisation d’un tel objectif requiert la mise en place de mécanismes susceptibles de favoriser le financement du développement rural et l’accès aux marchés des produits originaires des pays en développement, à travers notamment l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires, la réduction des subventions à l’exportation des produits agricoles et la mise en place de mécanismes appropriés afin d’atténuer l’impact négatif du déclin et des fluctuations des prix des produits de base sur les revenus des pays en développement. Nous avons également saisi cette occasion pour rappeler que la dette extérieure constitue un lourd fardeau pour les économies des pays en développement appelant un traitement urgent et adéquat en vue de libérer des ressources financières pouvant contribuer considérablement à renforcer les politiques de développement rural et de la lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, la présidence a mis à profit cette session pour réaffirmer les positions du Groupe des 77 et la Chine sur les points examinés au titre des différents segments, à savoir : - Le fait que les ressources ordinaires constituent le noyau des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et qu’elles sont essentielles au maintien de leur caractère multilatéral, neutre et universel, - L’appel aux pays donateurs à accroître d’une manière substantielle et prévisible leurs contributions aux budgets ordinaires des organismes des Nations Unies et la nécessité de faire participer les autorités nationales à l’évaluation des activités opérationnelles sur le terrain, - L’importance pour l’ECOSOC de tirer parti des résultats du Groupe ad hoc sur le suivi intégré et coordonné des grandes Conférences et Sommets des Nations Unies, - L’importance de la prorogation du mandat du Groupe consultatif spécial sur la Guinée Bissau, de la création d’un groupe similaire sur le Burundi et du lancement du Programme d’aide à long terme en faveur d’Haïti, qui constituent une réponse positive de la communauté internationale aux préoccupations que nous avions maintes fois exprimées quant à l’urgence de l’élaboration de programmes d’aide aux membres les plus vulnérables de notre Groupe et particulièrement ceux qui sortent d’une situation de conflit, - La nécessité de faire face à l’accroissement du nombre de catastrophes naturelles dont sont victimes les pays en développement, en donnant la priorité à la réduction des conditions de vulnérabilité à travers une approche globale fondée sur la coopération internationale, le renforcement des capacités aux niveaux national et local, le transfert de technologies appropriées et le développement de systèmes d’alerte permettant d’identifier et de prévenir les risques naturels, - La nécessité de répondre de manière adéquate aux besoins spécifiques des pays les moins avancés touchés par des conflits armés, des désastres naturels et autres situations d’urgence, - L’appel à la mobilisation internationale en faveur du Fonds mondial contre le sida, le paludisme et la tuberculose.
Sur un autre registre, la présidence a saisi l’occasion de la tenue de la 11ème session de la Commission du Développement Durable pour réaffirmer que la Déclaration de Rio, l’Agenda 21 et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg, constituent un ensemble indivisible d’engagements qui doit définir le cadre de travail de la Commission et ses orientations futures. Tout en nous félicitant des partenariats lancés à l’occasion du Sommet Mondial, nous avons rappelé l’importance du volet multilatéral dans la réalisation des objectifs contenus dans le Plan de mise en œuvre de Johannesburg qui souligne clairement la nécessité d’un accroissement substantiel des flux financiers en direction des pays en développement en vue de soutenir leurs politiques et programmes nationaux, d’améliorer leur participation au commerce international et de favoriser leur accès aux technologies écologiquement rationnelles. Nous avons également souligné que si l’éradication de la pauvreté est considérée aujourd’hui comme une condition indispensable à la réalisation des objectifs du développement durable, il incombe à la Commission d’accorder une attention particulière aux cas de l’Afrique, des PMA et des Petits Etats Insulaires en Développement. D’autre part et par souci d’amélioration de la contribution de la Commission à la mise en œuvre des engagements de la communauté internationale en matière de développement durable, nous avons pu obtenir que l’examen de l’Agenda 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg soit effectué dans le cadre d’un programme pluriannuel étalé sur cinq sessions et de consacrer une sixième session à une évaluation globale de la mise en œuvre des engagements et des objectifs atteints.
En ce qui concerne la question cruciale du financement du développement, nous n’avons cessé de rappeler l’importance que constitue pour notre Groupe la mise en œuvre des recommandations du Consensus de Monterrey dans l’optique de réaliser une mobilisation maximale des ressources financières nationales et des flux financiers internationaux en faveur du processus du développement. A cet égard, nous avons souligné que cette mise en œuvre implique des mesures concrètes relatives au traitement spécifique du problème de la dette extérieure, à l’augmentation substantielle de l’aide publique au développement et à la promotion soutenue de l’investissement étranger direct. La tenue de la réunion annuelle entre l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods et l’OMC ainsi que le Dialogue de Haut niveau sur le Financement et Développement a été pour notre Groupe l’occasion de défendre les positions suivantes : - La nécessité, après tant de Conférences internationales sur les questions économiques et sociales, de s’atteler sans tarder à la mise en œuvre réelle et effective des engagements pris et de mobiliser la volonté politique et les moyens pour atteindre cet objectif, - Le devoir qui incombe aux pays développés d’agir dans le sens de l’instauration d’un environnement économique international favorable au développement au moyen de l’adoption de politiques macroéconomiques nationales cohérentes et compatibles avec les objectifs de développement convenus sur le plan international, - Les efforts entrepris par les pays en développement en matière de réformes économiques doivent être accompagnés par des progrès supplémentaires de la part des pays développés sur la voie de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey notamment en ce qui concerne l’aide publique au développent et le problème de la dette, - La nécessité d’assurer la participation effective des pays en développement à la prise de décisions dans les institutions financières internationales et de renforcer la coordination entre les Nations Unies et les institutions internationales concernées par la question du développement conformément aux principes du Consensus de Monterrey qui reconnaissent l’urgence d’améliorer la cohérence des systèmes monétaire, financier et commercial internationaux, - La nécessité pour les institutions financières internationales d’intégrer les objectifs du développement fixés par les Nations Unies tout en tenant pleinement compte des stratégies et politiques décidées par les pays en développement. C’est dans ce cadre que nous avons réitéré notre appel à un soutien clair et effectif au NEPAD, qui ne peut réaliser les objectifs escomptés sans l’appui et le ferme engagement de la communauté internationale.
S’agissant des questions sociales, notre Groupe a poursuivi ses efforts pour la mise en œuvre des recommandations du Sommet de Copenhague sur le Développement Social et de la 24ème Session Extraordinaire de l’Assemblée générale. Dans ce cadre, il y a lieu de souligner la réaffirmation par la Commission du Développement Social de l’importance du renforcement de la coopération internationale en vue d’aider les pays en développement à réaliser les objectifs du développement, particulièrement l’éradication de la pauvreté. Notre Groupe a également œuvré pour la promotion des droits de la femme et la nécessité de sa participation sur un pied d’égalité dans tous les domaines politique, économique et social et ce en application des recommandations du plan d’action de Beijing et de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale. Quant à la Commission de la condition de la femme, elle a reconnu encore une fois sous l’impulsion de notre Groupe, la nécessité d’aider les femmes palestiniennes à promouvoir leurs droits et à améliorer leurs conditions de vie afin qu’elles puissent contribuer au développement de leur société. Par ailleurs, nous avons souligné, au sein du Comité de l’information, la nécessité pour l’Organisation des Nations Unies de faire entendre mieux sa voix en faveur du dialogue et de la tolérance, dans un monde de plus en plus hanté par le spectre de la violence et de l’extrémisme. Le Groupe a également souligné que la nouvelle stratégie de communication des Nations Unies devrait être guidée par les priorités définies dans le cadre de la déclaration du Millénaire. Sur cette même question, nous avons également mis en exergue la nécessité d’atténuer les disparités existantes en consolidant les activités d’information dans les pays en développement et en leur octroyant une assistance soutenue en matière d’infrastructures et de capacités de communication.
Sur un autre registre, notre Groupe a redoublé d’efforts tout au long des travaux de la 58ème session de l’Assemblée Générale, en vue de défendre ses intérêts stratégiques et de dégager des positions unifiées sur les questions revêtant un intérêt crucial pour les populations du Sud. Ainsi, qu’il s’agisse des questions de politique macroéconomique, de politique sectorielle, d’environnement ou d’élimination de la pauvreté, le Groupe des 77 et la Chine a contribué activement à l’adoption d’un certain nombre de résolutions reflétant les préoccupations des pays en développement et leurs revendications et aspirations légitimes.
A cet égard, l’Assemblée générale souligne que les efforts en vue de la réforme de l’architecture financière internationale, doivent être poursuivis avec la participation effective des pays en développement et que la nouvelle architecture financière internationale devrait être ouverte, équitable,fondée sur le droit, prévisible et non discriminatoire. S’agissant du commerce international, l’Assemblée générale a jugé important que le 1er Janvier 2005 soit la date butoir de la conclusion des négociations lancées en 2001 dans le cadre de l’Agenda de développement de Doha. A cet effet, il y a lieu de souligner que notre Groupe a rappelé que l’échec de Cancun réside dans le non-respect des délais fixés par l’Agenda de Doha, l’absence de progrès dans les négociations agricoles ainsi que les divergences sur le principe du traitement spécial et différencié. Notre Groupe a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’accélérer les négociations sur l’agriculture en vue d’améliorer l’accès aux marchés pour les produits originaires des pays en développement et d’éliminer toutes les formes de subvention à l’agriculture. Il a également insisté sur la nécessité de renforcer les capacités de production et d’exportation des pays en développement et d’examiner les questions relatives aux produits de base, compte tenu des travaux de la CNUCED et du Groupe de personnalités éminentes qui s’est réuni à Genève au mois de septembre 2003.
Quant à la résolution sur les produits de base, elle a tenu compte des revendications de notre Groupe en soulignant la nécessité d’appuyer les pays en développement tributaires de ces produits dans leurs efforts visant à diversifier leurs exportations, à vaincre les difficultés liées à l’offre, à renforcer leurs institutions et acquérir le savoir-faire et les compétences techniques. En ce qui concerne le volet Environnement et développement durable, on retiendra notamment la décision de déclarer 2006 « Année internationale des déserts et de la désertification » avec comme objectif le renforcement de l’application de la Convention sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, et particulièrement en Afrique. Il y a lieu de souligner également la résolution concernant la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement des petits Etats insulaires en développement qui met l’accent sur l’importance de la réunion internationale prévue en 2004 à l’île Maurice et sa contribution à atténuer les risques de vulnérabilité desdits Etats. Poursuivant les efforts de réforme et de modernisation des Nations Unies initiés par le Secrétaire général depuis 1997, notre Groupe s’est investi d’une manière constructive dans ce processus qui a été couronné par l’adoption d’une résolution aux termes de laquelle l’Assemblée générale a tracé les jalons d’une planification stratégique et d’une gestion moderne et efficace de notre organisation. S’agissant du budget programme biennal 2004/05, notre Groupe a œuvré avec
détermination pour l’adoption d’un budget consistant
permettant à l’organisation de mettre en œuvre tous
les mandats législatifs surtout ceux auxquels le Groupe attache
une grande importance. Tels sont quelques exemples des résultats positifs des efforts déployés par le Groupe des 77 et la Chine afin de rentabiliser davantage les travaux de l‘Assemblée générale et de les orienter dans le sens de la mise en œuvre des recommandations des Grandes Conférences et Sommets des Nations Unies avec l’espoir de contribuer ainsi à concrétiser les objectifs de développement du Millénaire.
La question des PMA a occupé une place importante dans les priorités de la présidence eu égard à leur vulnérabilité et à leurs conditions économiques et sociales difficiles qui les empêchent de s’engager résolument sur la voie du décollage économique. C’est dans ce cadre et en application des orientations de SA Majesté le Roi Mohammed VI que mon pays a abrité au mois de juin dernier la Conférence Ministérielle Extraordinaire des Pays les Moins Avancés dont les travaux ont été sanctionnés par la Déclaration de Rabat à travers laquelle nous avons lancé un message clair et fort à la communauté internationale afin qu’elle s’active à traduire dans les faits ses engagements à l’égard de cette composante de notre Groupe et particulièrement ceux contenus dans le Programme d’action de Bruxelles. Avec la Déclaration de Rabat, nous disposons désormais d’un document de travail reflétant les préoccupations majeures des PMA et recommandant des mesures appropriées à même de concrétiser les engagements convenus et de contribuer à éradiquer la pauvreté et à réaliser les objectifs de développement du Millénaire. La Déclaration de Rabat constitue un exemple qui consacre l’esprit de concertation, de solidarité et d’entraide qui a toujours prévalu au sein de notre Groupe.
C’est dans ce même esprit que s’inscrit la Conférence de haut niveau sur la Coopération Sud-Sud tenue tout récemment à Marrakech et qui a été marquée par le message de SA Majesté le Roi Mohammed VI invitant notre Groupe à redoubler d’efforts pour redynamiser la coopération Sud-Sud dans l’optique du prochain Sommet du Sud prévu en 2005. Grâce à une large et effective participation aussi bien au débat général qu’aux tables rondes, cette importante manifestation nous a permis de procéder à une évaluation objective des progrès réalisés dans le processus de mise en œuvre du Plan d’action de La Havane et à un examen approfondi des grands axes de la stratégie à suivre dans le nouveau contexte des relations économiques internationales marqué par la mondialisation et l’interdépendance. En effet, comme vous l’avez constaté, les travaux de la Conférence ont été couronnés de succès par l’adoption de deux documents importants à savoir, la Déclaration de Marrakech et le cadre de sa mise en œuvre. On relèvera à cet égard que face aux nouveaux défis de la mondialisation, la Déclaration de Marrakech a mis en exergue la nécessité de la coopération Sud-Sud en tant qu’instrument incontournable pour pouvoir acquérir l’efficacité requise en vue de réaliser les objectifs de développement et les conditions de l’émergence de nouvelles relations internationales fondées sur l’équité et la solidarité. En effet, comme le souligne la Déclaration de Marrakech, la croissance économique observée dans de nombreux pays en développement, leurs capacités nationales renforcées et leurs économies diversifiées pourraient jouer un rôle moteur dans l’évolution de la coopération Sud-Sud à travers le renforcement de la coopération régionale et sous régionale, d’autant plus qu’une telle coopération pourrait bénéficier d’atouts non négligeables tels que la proximité des marchés, la similitude des modes de production et les affinités culturelles qui ouvrent de larges horizons devant les flux d’investissement entre les pays du Sud. Dans ce cadre et afin de renforcer davantage la coopération Sud-Sud qui constitue un complément au partenariat Nord-Sud, la Déclaration met l’accent sur la possibilité de promouvoir les mécanismes de coopération triangulaire qui offrent l’opportunité d’exploiter l’expertise des pays en développement et l’assistance financière des pays développés en vue d’aider les pays qui se trouvent dans une phase moins développée et plus particulièrement les PMA, les Pays en Développement Enclavés et les Petits Etats Insulaires en Développement. Parallèlement, à travers cette Déclaration, les pays en développement mesurent toute l’importance que leurs gouvernements devraient accorder à l’émergence de la société civile et du secteur privé en tant qu’acteurs dynamiques dans le processus de développement et dans la genèse d’un nouveau système de relations internationales à même d’influer sur les politiques et modalités de coopération internationale. Aujourd’hui, tout en réaffirmant le rôle majeur du partenariat Nord-Sud, les pays en développement restent convaincus de la nécessité d’élaborer leur propre analyse et de mettre en œuvre leur propre politique afin de relever les défis de l’économie mondiale. C’est dans cet esprit et afin de donner effet à la Déclaration de Marrakech que la Conférence de haut niveau a adopté un important deuxième document relatif au cadre de la mise en œuvre qui met en relief un certain nombre de mesures pertinentes et pratiques susceptibles de redynamiser la coopération Sud-Sud. L’adoption de ce document témoigne de la volonté du Groupe des 77 et la Chine et sa détermination à insuffler une nouvelle dynamique à la coopération entre ses membres en exploitant tous les moyens possibles et en bénéficiant de toutes les opportunités offertes dans les domaines de l’intégration régionale, le commerce et l’investissement, l’agriculture et l’alimentation, l’eau, la santé, l’éducation et les technologies de l’information et de la communication. Nous devons, dès à présent, tirer parti des résultats de la Conférence de Marrakech afin de mieux préserver nos acquis, de renforcer davantage les liens de coopération et de solidarité entre les membres de notre Groupe et de relever les défis que nous impose le nouveau contexte des relations internationales. A cet effet, je saisis cette occasion pour rendre un vibrant hommage à l’Etat frère de Qatar pour la volonté et la détermination qu’il a manifestées à contribuer au maintien et au renforcement de la solidarité et de la cohésion des pays du Sud. Au nom de mon pays et du Groupe des 77 et la Chine, je souhaite à l’Etat frère de Qatar succès et réussite dans son mandat de président de notre Groupe pour l’année 2004. Je vous remercie de votre attention. |